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2ème Salon du Collectionneur de Tlemcen

mercredi 30 septembre 2009

le timbre algérien a travers l'histoire

Je ne peux prétendre partager avec vous quelques moments sans vous exposer un petit résumé de ma passion.
Histoire du timbre Algérien:
De 1849, date de l'apparition du premier timbre Français, à 1924, les timbres de la France ont servi. Avant 1862, ils devaient recevoir une oblitération "petits chiffres" (83 bureaux avaient un n° entre 3710 et 4448 de la nomenclature) puis "grands chiffres" (156 bureaux avaient un n° compris entre 5000 et 5177.
Après 1876 le cachet à date fut utilisé. On peut distinguer trois grandes époques :
I):1ère époque:"de 24 à 58":Les timbres de France étaient utilisés mais avec une surcharge ou mention Algérie.
Voici le 1èr en date du 12/05/1924:

II) 2ème époque:de 58 a 62:
Le 22 Juillet 1958, l'Arrêté du 17 Juillet 1958, publié au Journal Officiel du 18, rétablit les timbres métropolitains en Algérie et au Sahara, avec "premier jour" à Alger, Oran et Constantine.
Donc retour purement et simplement des timbres français avec des fois mention O.A.S ou Algérie Française ou E.A non répertoriés.
Voici quelques exemples :


III) époque: de 62 a nos jours:
Après quelques parutions de timbres E.A (répertoriés cette fois),Voici le mythique 1+9,le 1er timbre d'Algérie indépendante.Mythique par son Prix,son nombre d'exemplaires,...
Celui présenté ci-dessous sont 2 exemplaires se-tenant avec la marge attenante:

Voici quelques articles le concernant:
Premier article:
" Le 1er Novembre 1962 est marqué par l'émission du 1er timbre de la République Algérienne.
Ce timbre, commémore la 8ème anniversaire du déclenchement de la Révolution, et est dit " Un plus Neuf ", parce qu'à sa valeur faciale de 1F a été ajouté une surtaxe de 9F au profit des enfants de Chouhadas.
Bien qu'il n'ait pas été une réussite sur le plan technique, ce timbre est intéressant et par sa cote, du fait son tirage limité et par son contenu.
Il situe en effet d'emblée la place de l'Algérie, pays indépendant dans le monde, affirme déjà son appartenance au tiers monde et à la communauté Arabo-Islamique.

Notes importantes:
Dans le même jour de son apparition, cinq autres timbres ont été émis, appelée "Série des sites", vendus à 8h00 du matin, alors que le timbre " un plus neuf " a été vendu à 17h00. et tout le stock a été épuisée, car comme je l'ai déjà dis ci dessus, il n'a été tiré qu'à 12825 exemplaires au lieu de 300.000. faute de temps et papier.
Le lendemain de sa vente, sa valeur a augmentée de 50%.
Il existe plusieurs variétés de ce timbre, et même de fausses copies.
Source : Mme Ourezifi dans Postes & Télécommunications n° 4 de 1986. "

deuxième article:
L'émission du 1er Novembre 1962
encore beaucoup de zones d'ombre et d'interrogations
Le timbre-poste « 8ème Anniversaire de la Révolution Algérienne » n'a fait l'objet d'aucune information annonçant son émission et pour cause. En effet, l’émission de ce timbre-poste avec surtaxe a été décidée le Mercredi 31 Octobre 1962. L’illustration en a été conçue et réalisée dans l’après-midi du même jour.
L’impression en a été confiée à une imprimerie artisanale. Les travaux d’impression et de piquage (dentelure) s’y sont déroulés dans la nuit du 31 Octobre au 1er Novembre pour se terminer à 12 heures ce même jeudi 1er Novembre 1962.
Le tout nouveau Ministère des P.T.T a alors remis à Alger R.P, le contingent de feuilles qui lui était destiné et la vente au guichet débuta dans l’après-midi.
En quelques heures, tout le contingent de feuilles attribué à Alger R.P est vendu.
D’après les informations fournies par le Ministère des P.T.T en 1964, il avait été tiré 12.875 timbres-poste. Chaque feuille comportait 25 timbres–poste. L’impression avait été réalisé par une imprimerie artisanale à Hussein-Dey.
Cette émission non annoncée et faisant surface dans divers pays en peu de temps créa des mouvements et réactions divers (c’est le moins que l’on puisse dire) dans tous les milieux de la philatélie internationale : associations, négociants, presse spécialisée, F.I.P, etc..
Après plusieurs années de sous-entendus à travers le monde, le Ministère des P.T.T réagit enfin par un communiqué officiel qui a été publié dans la presse algérienne le samedi 8 Janvier 1983.
Malheureusement, ce communiqué officiel, très politique, n’apporte absolument aucune réponse aux interrogations des milieux philatéliques, si ce n’est que l’émission doit être considérée comme officielle.
Depuis cette date, dans pratiquement toutes les ventes sur offres du monde entier, des timbres-poste de cette émission sont proposés mais aussi des timbres-poste avec des variétés importantes : sans la surcharge rouge, surcharge à l’envers, surcharge déportée vers le haut, vers le bas, vers la droite ou encore vers la gauche !.
Cela fait véritablement beaucoup pour une émission de 12.875 timbres-poste officiellement.
Y aurait-il eu ce que l’on appelle en France un « tirage du samedi » en dehors de la vue officielle de la personne chargée du contrôle ?
Par lettre du Lundi 25 Novembre 1996, l’Agent Comptable des Timbres Poste M. AMMARI, donne d’autres précisions mais fort incomplètes : format, dentelure, tirage, date de retrait, imprimeur.
Immédiatement, je remarque deux discordances avec les informations de 1964 :
• Tirage 12.825 timbres-poste au lieu de 12.875 soit 513 feuilles de 25 au lieu 515 feuilles ;
• Imprimeur d’Art d’Alger au lieu de Imprimerie Artisanale de Hussein Dey.
Vous remarquez que ni en 1964, ni dans le communiqué officiel de 1983, ni dans la lettre du 25 Novembre 1996 il est fait mention de l’auteur du timbre-poste : Gilbert A. Vallée.
J’ai donc écrit à la Direction des Services Postaux dès le début décembre 1996 pour obtenir les précisions suivantes :
• Nombre réel de timbres-poste tirés : 12.825 ou 12.875 soit 513 feuilles ou 515 feuilles ;
• Chiffre définitif des timbres-poste émis, sachant que ce chiffre est le résultat du chiffre du tirage diminué des réintégrations ;
• Type d’impression : pour ma part, je pense qu’il s’agit d’une impression offset à plat à deux passages (un par couleur) ;
• Une fois l’impression terminée, que sont devenues les deux plaques de zinc ayant servi : l’une pour le vert, l’autre pour le rouge ;
• à part Alger R.P, quels sont les autres Bureaux d’Algérie qui ont été les destinataires du timbre-poste ;
• pour chaque bureau, chiffre du contingent accordé, chiffre des réintégrations, date effective de mise en vente aux guichets ;
• nom et prénom du dessinateur du timbre-poste ;
• celui-ci était un fonctionnaire du Ministère, un fonctionnaire détaché auprès du Ministère ou simple citoyen ;
• d’origine française, le dessinateur vit-il toujours en Algérie.
A ce jour, je n’ai toujours aucune réponse. Je suis « comme sœur Anne du haut de sa tour qui ne voit rien venir » !
Si Mlle Houadria Ghania, Directrice Générale d’Algérie Poste prend connaissance de mes interrogations, peut-être fera-t-elle le nécessaire afin que mes questions trouvent enfin les réponses souhaitées même si ma demande date de décembre 1996.
Ces réponses me permettraient d’en finir avec toutes les suspicions qui planent encore sur le timbre-poste « 8ème Anniversaire de la Révolution Algérienne » en proposant à la presse philatélique un dossier de mise au point.
Quant à l’auteur du dessin du timbre-poste ; G. A. Vallée, j’ai interrogé le Musée de la Poste de Paris ainsi que des personnes collectionnant toutes les émissions postales d’Algérie et y étant originaire, mais en pure perte, G.A. Vallée est absolument inconnu.

Source : Philnews n° 40 de Janvier – Février 2003
Par Guy Podevin
Journalitse d'Investigations en
Philatélie
Producteur - Réalisateur du Magazine Radiophonique "
Philatélie pour tous".

troixième article:
Entretien avec Krimat Ahcène - L’Imprimeur du 1+9
40 ans, jour pour jour, après l'émission du 1+9, Djamel Lahlou a réussi à retrouver pour nous, la trace de son imprimeur. Il s'agit de Mr KRIMAT Ahcène propriétaire de l'imprimerie : « Les Impressions d’Art » sise à Hussein Dey (Alger), celle qui a vu naître la première figurine postale de l'Algérie indépendante.

Natif de Djidjelli actuelle Jijel le 15 Février 1935, à un âge où l'on postule légitimement à une retraite bien méritée, toujours aux commandes de son imprimerie, Mr Krimat, n'est pas prêt de jeter l'éponge.

Selon son propre aveu, c'est la première fois depuis 1962 qu'il est approché par quelqu'un au sujet de ce timbre.
L'homme dont le chemin s'est croisé un jour avec celui du premier attribut philatélique de notre souveraineté chèrement acquise, a été relégué aux oubliettes. Jamais, il ne s'est rappelé au bon souvenir de nos bureaucrates de la culture. Artisan laborieux, amoureux de son métier mais aussi de son pays, il a su garder le secret de celle émission.

L'homme affable, presque surpris qu'on s'intéresse soudainement à lui à propos d'un timbre, a accepté de revenir avec nous 40 ans en arrière.

Parlez nous de votre imprimerie.
C'est une imprimerie que j'ai prise en gérance libre le 1er Octobre 1961. Elle employait 8 ouvriers, tous Européens à l'exception d'un jeune Algérien formé ici même.

Votre imprimerie, a t elle déjà imprimé des timbres poste avant le 1+9 ?
Nous imprimions des vignettes pour le compte de la CASICRA de l'époque. C'étaient des timbres imprimés en une ou deux couleurs sur papier gommé de 72 grs. La livraison se faisait par planche de 20 à 50 timbres selon le modèle.

Par qui avez vous été approché pour l'impression du 1+9 ?
Probablement par les gens de la Fédération du FLN de l'époque parmi lesquels j'avais des amis qui me connaissaient en tant qu'imprimeur. Mais honnêtement, je n'avais jamais eu de contact avant.

A votre avis, pourquoi un tel choix s'est porté sur votre imprimerie ?
Peut être qu'on ne voulait pas que l'impression se fasse chez un Européen et que des personnes qui me connaissaient avaient jugé qu'il était préférable de confier l'impression à un artisan algérien et de surcroît connu.

Quelles étaient les consignes particulières qui vous avaient été données ?
Deux consignes : d'abord le délai, ensuite travailler seul.

Combien y avait-il de personnes chargées du contrôle ?
Il y avait trois personnes. Après livraison « fin d'impression », ces personnes avaient détruit tout ce qui avait trait à l'impression, c'est à dire les feuilles gâchées et les habillages. Les clichés leur avaient été remis après nettoyage.

Quand s'est déroulée l'impression ?
L'impression s'est déroulée le 31 Octobre 1962, de 21 heures à 6 heures du matin.

Combien de personnes étaient chargées de l'impression ?
Uniquement ma personne.

Sur quel type de machine, s'est effectuée l'impression du 1+9 ?
Sur une platine GT. Heidelberg (34 x 46) Typo.

Au moyen de quelle machine s'est faite la perforation ?
Avec une vieille perforeuse manuelle à aiguilles. C’est une perforeuse professionnelle qui nécessitait plusieurs réglages et plusieurs opérations.

Certains philatélistes parlent de 2 tirages distincts. Combien y en a t il eu exactement ?
Un seul chez moi.

Comment expliquez vous la mauvaise qualité de l'impression ?
Le papier présentait des gondolements et à cause de la précipitation, les taquets de rectification n’ont pas joué leurs rôles. Mais, il y avait aussi le montage des clichés. En somme, qui dit mauvaise rectification dit mauvaise qualité.

Sachant que chaque feuille se compose de 25 timbres, combien de feuilles exactement avez vous imprimé ?
Il y avait, je crois me souvenir avec vraiment un doute 600 exemplaires mais après triage et retrait des mauvaises feuilles, j'ignore ce qu’il en restait.

Peut on avoir une idée du coût de l'impression ?
La facture a été établie au nom de la Fédération FLN d'Alger, le mois de Novembre 1962 pour un montent total de 1.320 NF de l'époque, facture encore enregistrée sur mon livre comptable.

Que sont devenues les deux plaques en zinc ayant servi, l'une pour le vert, l'autre pour le rouge ?
Elles ont été soigneusement nettoyées et remises aux personnes qui avaient pris livraison.

Que sont devenus les essais ?
Comme je l'avais dis auparavant, les essais ont été brûlés en ma présence dans la cour de l'imprimerie.

Étiez vous conscient, à l'époque, du caractère historique du travail que vous venez d'effectuer ?
Évidemment que oui. Mais j'avais gardé humblement cette satisfaction que d'ailleurs, je ne voulais pas ébruiter vu la mauvaise qualité de l’œuvre.

Avez vous eu l'impression que cette opération s'est faite dans la précipitation ?
Absolument. Sinon, pourquoi avoir laissé jusqu'au dernier jour pour penser à réaliser ce genre de travail.

Avez vous été contacté par la suite, au sujet de cette impression ?
Non.

Avez vous des anecdotes, en rapport avec le 1 + 9, à nous raconter ?
La seule qui me vient à l'esprit est qu'après avoir tout brûlé, nous avons, mes trois gars et moi même pris un bon petit déjeuner composé de beignets et de café au lait chauds ici même dans cet atelier.

Source : Philnews n° 40 de Janvier – Février 2003
Entretien réalisé par Djamel Lahlou & Ali Ahmed Mohamed Achour

Le dernier timbre émit pas Algérie poste le 30/06/2011 sous le thème "Lutte contre le VIH/Sida":


J'ai usé pour ce résumé de mes connaissances + quelques sites philatéliques cité plus haut+ Algériephilatelie.net(la plus grande bibliothèque en ligne des timbres d'Algérie)

2 commentaires:

  1. Bonjour, je suis encore un bleu dans la philatélie, mais j'ai acquis pas mal d'expérience dans le domaine. Tous ce que je peux apporter c'est que l'Algérie est la plus belle des colonnies française. L'Algérie de 1949 à 1924 a utilisé les même timbres que les timbres français. De 1924 à 1925 c'était des timbres français surchargés d'Algérie. De 1926 à 1930 c'était des vraies timbres Algériens représentants les rues de la Kasbah, mosquée de Sidi Abderahman, mosquée de la pêcherie et en 1927 de nouveau des timbres surchargés. En 1930 des timbres commémoratifs du centenaire de la conquête de l'Algérie(vues et monuments) Algériens. De 1936 à 1938 des timbres de l'amirauté d'Alger. 1937 exposition internationale de Paris, le centenaire de la prise de Canstantine et 1938 le centenaire de la fondation de Philippeville et c'est là ou s'arrête ma collection ancienne, que je partagerai bientôt avec vous. ashebra@hotmail.com Fraternnellement HAOURAJI Brahim.

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  2. Merci pour ce petit aperçu sur l'histoire philatélique d'Algérie (période coloniale). Je serai ravi de votre contribution prochaine !

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