ALGER - Il y a 50 ans, 
les Accords d’Evian  scellaient définitivement le sort de plus de sept ans de guerre de  libération nationale en Algérie, mettant également fin à 132 ans de  colonisation en Algérie, à la faveur d’un référendum d’autodétermination  consacrant l’intégrité territoriale du pays, l’unité du peuple algérien  et 
l’indépendance totale.
A cette occasion, un timbre commémoratif sera émis demain Lundi 19 Mars 2012.
Ce timbre sera doublement le bienvenu, car il sera le 1er timbre émis en 2012 par Algérie Poste, après 2 mois et demi de vide philatélique.
Pour prendre notre mal en patience, voici un peu d'histoire proposé dans le site d'APS (Algérie Presse Service), dans un article paru hier:
"La  signature, le 19 mars 1962, de ces 
Accords  obtenus, selon Redha Malek, porte-parole de la délégation du  Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à Evian, "aux  forceps", fut un moment historique dans ce sens où, a-t-il précisé, 
les Algériens venaient d’arracher une victoire ayant consacré 
les principes énoncés dans l

a Déclaration du 1er Novembre 1954.
C’est ainsi qu’il a considéré que ces 
Accords  n’étaient pas seulement un moyen de mettre un terme à une guerre  extrêmement dure de 7 ans et 8 mois, mais aussi, il s’agissait d’une  occasion pour montrer d’une façon éclatante que 
l’Algérie était devenue adulte et qu’elle ouvrait droit à la souveraineté.
De son côté, Belaid Abdeslam, membre de l’exécutif provisoire,  représentant du Front de libération national (FLN) au sein de cette  instance transitoire issue des 
Accords d’Evian, chargé des questions économiques, la conclusion de ces 
accords a permis au peuple algérien de mettre fin au plan de division de son territoire national que 
les autorités colonialistes voulaient imposer au FLN.
C’était grâce à ces 
Accords que le GPRA, "avait permis au peuple algérien d’enterrer le plan de partition de 
l’Algérie et d’imposer 
l’indépendance totale et l’intégrité du territoire national", a-t-il estimé.
Ces 
Accords constituaient,  selon  M. Abdeslam, "le véritable type de compromis révolutionnaire", arraché  par le peuple algérien après un combat acharné contre le colonialisme.
L’historien et sociologue algérien, Hassen Remaoun, a, quant à lui, estimé que 
les Accords d’Evian  constituaient un compromis historique "nettement favorable" au peuple  algérien qui lui avait permis de s’exprimer librement à travers un  référendum d’autodétermination arraché de hautes luttes.
Pour ce chercheur du Centre de recherche en anthropologie sociale et  culturelle d’Oran (CRASC), cette victoire est d’une valeur  "inestimable", d’autant plus, selon lui, qu’il fallait convaincre  l’opinion internationale de la justesse de la cause algérienne, faire  face aux forces extrémistes de la colonisation qui sévissaient en  Algérie et remettre en cause cette fiction nourrie pendant plus d’un  siècle par le colonialisme, à savoir "
l’Algérie est un département français". Il a néanmoins souligné que ces 
Accords avaient subi 
les effets de l’évolution historique en Algérie.
M. Ramaoun  a cité, en premier lieu, le départ massif des pieds-noirs,  dont la responsabilité directe incombait, selon cet historien, à  l’action violente de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).
Il a placé, ensuite, le départ des militaires français des bases  militaires de Mers El Kebir et Bousfer ainsi que des sites de Reggane,  Hammaguir et In Ekker (Sud de 
l’Algérie),  dans le processus de l’instauration par le jeune État algérien de sa  souveraineté totale sur toute l’étendue du territoire national.
L’importance des 
Accords d’Evian ne peut être appréciée, selon des acteurs de la Révolution algérienne, sans rappeler 
les hésitations du  gouvernement français de l’époque pour 
les admettre. Dès le départ, ce gouvernement avait préféré l’appellation "Déclarations 
gouvernementales".
Le défunt Saad Dahlab, ministre des Affaires étrangères du 2ème GPRA et  membre de la délégation algérienne à Evian, avait expliqué cette  attitude du gouvernement français, en relatant le dilemme dans lequel  s’était retrouvé le chef de la délégation française à Evian, M. Louis  Joxe, aux termes des négociations.
Cet embarras, avait écrit Dahlab dans ses mémoires : "Pour 
l’indépendance de 
l’Algérie : Mission accomplie", "était tellement vrai qu’il se livrait (M. Joxe) à une gymnastique de l’esprit pour trouver un nom à nos 
Accords".
"Il ne fallait pas 
les appeler 
accords parce que cela laisserait entendre que nous étions légaux avec 
les  délégués français, et voulait dire aussi que le gouvernement français  reconnaissait le GPRA", avait expliqué le ministre des Affaires  étrangères du GPRA.
Au-delà des tergiversations de la partie française, lors de ces  négociations, il parait nettement, du moins du point de vue des  historiens des deux rives, que le cessez-le feu décrété, le 18 mars  1962, et l’organisation d’une période transitoire ayant abouti à  l’organisation du référendum d’autodétermination, le 1 juillet 1962, a  été le résultat de laborieuses négociations 
informelles puis 
formelles, et qui avaient débouché sur ce qui est appelé "
Accords d’Evian".
Pour M. Dahlab, il s’agit d’une victoire à mettre à l’actif du 3ème GPRA  et du combat libérateur du peuple algérien, à travers son Armée de  libération nationale (ALN) et son Front de libération nationale (FLN).
Ainsi, l’ancien ministre des Affaires étrangères du GPRA avait souligné,  dans un article publié par Algérie Actualité (le 19 mars 1965), que le  jour de la signature de ces 
Accords, "la France reconnaissait que le temps de la force et de la terreur était révolu. Désormais, 
seules, la discussion et la négociation pouvaient résoudre 
les problèmes".
"